lunes, 27 de abril de 2009

PROCEDES À LA BASE D´UN CODE CONVENTIONNEL

Nous traitons ici de la néologie qui obéit à une clé donnée qui change la forme des mots. Il ne s´agit pas de lexiques, sauf en ce qui concerne le verlan, bien que certains formation puissent enter dans les dictionnaires.

1. Le largonji
C´est un type de formation lexicale par lequel on substitue l à la consonne ou au groupe consonantique initial –ou à la consonne suivante si la première est un l ou une voyelle : Olérapem, Opéra. Cette consonne initiale sera rejetée à la fin du mot sans suffixe : J-argon > l-argon-ji.
Ce type d´anagramme a cessé d´être créateur, et il n´en est resté que des mots, qu´on a parfois déformés (quarant > larante deviendra latqué et laranque)


2. Loucherbem

Le loucherbem ou louchébèm (e) (appelé aussi largonji et largonjem) des bouchers de la Villette (à Paris), date de la seconde moitié du XIX siècle, parce qu´il a été attesté en 1867, et qu´il a été en usage jusqu´en 1914 environ (Esnault). Il s´agit d´un code qui change la forme des mots courants au moyen d´un anagramme qui rejette la consonne initiale à la fin du mot, où l´on ajout le suffixe – em. Le nom du parler n´en est qu´un exemple.

3. Le javanais

Il a été attesté en 1857 par Esnault. Selon l´auteur cité, il s´agit d´une insertion du groupe –av- devant chaque syllabe de mots du français courant (pravise <>gravelle, grêle = embêtement », et même du largonji : lavoutravé, loutré = trou. L´étymologie proposée par ce lexicographe rattache cette déformation « au lien de j´ai et j´avais, de ils ont et nous avons ». Il ajoute que : La rapprochement avec l´île de Java a fourni le suffixe –nais.

4. Le cadogan

Il est attesté dès 1896. Il consiste à intercaler l´infixe –dg- (graphié parfois –dgu-) après chaque voyelle, qui est en plus redoublée : Bondguon, bon, beaudgueau, beau, jedgue t´aidguaimedgue !, je t´aime . Son étymon serait cadogan, nom d´une coiffure en 1866, comme le dit Esnault.

5. Le zéral

C´est une déformation du mot par la substitution de –al aux finale en : -aux, -eaux, -ots, -os. Par exemple : boulal (boulots), drapal (drapeaux) , crapal (crapauds). On l´entend abusivement à des mots au singulier : pal (peau).
Il est attesté en 1894, dans le langage des étudiants de Polytechnique, où zéral (et ses variantes : zeral, zéroul, zouroul) signifient zéro.

6. Le verlan

Le terme qui désigne ce procédé est d´origine argotique : c´est la métathèse de « (à) l´envers », et il est appelé ainsi par le retournement des mots qui le caractérise. Cependant, on ne peut pas tout inverser, seules certaines formations sont admises (Andreini, 1985). Obalk remarque que « chacune des parties du terme est traitée séparément : chela pour lâche et oim pour moi [dans chelaoim] ».
Ce qui était au début un code est devenu un vrai lexique : « un mot souvent codé finit par se lexicaliser, par se cristalliser dans sa forme secrète » (Guiraud, 1985).
Même s´il existait déjà dans l´argot de la pègre au XIX siècle, ce phénomène est devenu à la mode « dès la fin des années 70 », chez les jeunes, et notamment chez les Branchés, les Babas hard et même chez les Minets qui écoutaient le chanteur Renaud. Les écoliers, les universitaires, ainsi que les jeunes des banlieues s´en servaient à profusion. Cependant, certains lycéennes le trouvent grossier.
Le verlan ne constitue qu´un des procédés dont se servent les langages des jeunes pour la création de mots. Le reste est formé au moyen de procédés qui donnent lieu aux « parlers branchés », comme les nomme Denis François, qui font souvent apparaître un « néo-verlan approximatif (ex. koef pour « flic ») ». Branché a ici le sens qui lui donne Pierre Merle : « A la mode, dans le vent ».

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