lunes, 27 de abril de 2009

DÉFINITIONS




L’argot, en tant qu’un inventaire du lexique, existe depuis plusieurs siècles sous différentes formes et se produit de diverses manières. Il est difficile de tracer les limites de l’argot moderne: on y voit apparaître sans cesse de nouveaux mots, de nouveaux procédés de création mais, surtout, ces néologismes passent très vite dans le langage général et là, le vocabulaire d’origine argotique est souvent tout à fait assimilé par la langue commune. On pourrait penser que cette rapidité de circulation est le résultat de cette publicité: dès lors qu’un langage «secret» est connu, il doit changer. Mais l’argot moderne n’est plus vraiment un langage secret, il est plutôt un des éléments dans la palette de choix dont dispose le locuteur. Lorsque l’argot est présent à la radio, à la télévision ou au cinéma, il est utilisé dans la publicité, son statut s’en trouve nécessairement modifié. Certains emploient, pour suivre la mode, des mots argotiques qu’ils découvrent grâce aux médias. D’autres, qui ont créé ces mots vont en créer d’autres pour maintenir la distance entre leur groupe et ses imitateurs.
On voit que le passage entre l’argot et la langue est très flou et qu’il est impossible de le tracer de façon nette. C’est pour cette raison qu’on peut trouver de nombreuses définitions de l’argot et diverses approches de cette problématique:
largot, pour Dauzat, au sens étroit du mot, est le langage des malfaiteurs.
Par extension, il peut désigner aussi, selon lui, un certain nombre de langages spéciaux qui offrent des traits communs avec le précédent. Dauzat a adopté ici presque la même opinion qui avait été prononcée par Littré en 1863 (langage particulier aux vagabonds, aux mendiants, aux voleurs, et, par extension, phraséologie particulière dont se servent entre eux les gens exerçant le même art et la même profession). Esnault considère l’argot comme l’ensemble oral des mots non techniques qui plaisent à un groupe social. À l’argot employé soit comme une langue secrète (voir l’opinion des auteurs ci-dessus), soit comme un signe de reconnaissance (par ex. langage des étudiants) est encore attribué, par Bonnard, le sens de langue triviale, partie la plus vulgaire du lexique populaire, connue et comprise dans toutes les couches sociales. D’autres linguistes distinguent l’argot des langues spéciales appelées jargons qui ne sont pas des langues secrètes
mais plutôt des langues de métiers. D’après Calvet l’argot est devenu une façon de se situer par rapport à la norme linguistique et du même coup par rapport à la société.
En tenant compte des opinions citées, il serait possible de résumer que l’argot, d’abord essentiellement cryptique, a conservé cette fonction fondatrice de cacher dans certaines situations, tendant à limiter la communication à un cercle d’initiés. En même temps le vocabulaire argotique est assimilé par la langue commune et, exploité au quotidien et compris de tous, conserve simplement des connotations «vulgaire» ou «populaire».
Il faut prendre en considération que l’argot a parcouru, pendant les siècles, un long chemin d’évolution et qu’il a considérablement influencé la langue commune, normale, et, dans certains cas, a pénétré dans les autres niveaux de la langue: par le français populaire et familier jusqu’au français littéraire. Avec ce long parcours des registres les plus „bas“ aux niveaux d’un prestige social plus grand, certaines expressions et leurs sens ont subi des changements remarquables.
Ce lexique peut apparaître dans presque tous les domaines, même dans des textes écrits, dans des romans ou dans des articles de presse, quoiqu’il s’agisse, à l’origine, des expressions propres à la forme parlée de la langue.

L’utilisation des éléments argotiques est parfois causée par l’état immédiat de l’usager, qui veut exprimer sa colère, son refus ou son dédain. En même temps il existe toujours, même pour les locuteurs nés, mais non-initiés (dans le sens rappelé au-dessus), un lexique très peu compréhensible, disons celui qui n’a pas encore eu le temps et les conditions favorables pour prendre une place solide dans le niveau du français commun, mais aussi celui dont les éléments sont déjà généralement connus et fréquemment utilisés par la plupart des habitants de la France et des francophones et l’origine n’en est plus claire pour les usagers.
Prenons, à titre d’exemple, quelques mots employés souvent dans la vie quotidienne:

1. Fric, n. m.
C’est un nom masculin équivalent au substantif du français standard argent.
D’après le Dictionnaire de l’argot (1992) ce mot est issu de fricot, fricasser, c’est-à-dire cuire dans leur jus des aliments. Il s’agit donc de métaphore d’un verbe culinaire.
On trouve déjà le mot fric comme synonyme d’argent dans le Dictionnaire Français-Argot d’Aristide Bruant publié en 1905. D’après le Dictionnaire Etymologique d’Albert Dauzat1 (1938) ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’on commence à introduire dans la langue le mot fric au sens de l’argent. Chez Dauzat, ainsi que chez les auteurs du Dictionnaire du français vivant12 (1957) et de Larousse (1993), ce mot est caractérisé comme «argotique». Le Nouveau Petit Robert de 1994 le considère déjà comme familier. Nous voyons donc que l’expression fric qui, avant l’an 1900, n’existait probablement pas au sens de l’argent, a fait un long chemin au cours du XXe siècle. Aujourd’hui il est généralement connu et utilisé dans la vie quotidienne.

2. Flic, n. m.
Voici quelques exemples tirés des émissions télévisées :
«J’étais avec un collègue à vous. Un flic, comme vous.» TF1 – Navarro
«Il n’avait pas encore engagé de flics.» TF1 – Sunset Beach
«...un flic sans moralité, et c’est un criminel en plus.» RTL 9
«Je suis pas flic, je suis pompier.» RTL 9
«Je suis flic; un flic un peu spécial.» TF1 – film Un flic presque parfait

Ce mot est d’origine allemande. Il vient du mot Fliege, mouche, c’est-à- dire
policier.
Aujourd’hui le mot flic désigne un membre de la police ou de la gendarmerie.
Chez Bruant nous pouvons trouver ces variations du mot : flic, flicadart, flicard, flick, flique.
D’après le Dictionnaire Etymologique ce mot, d’abord argotique, ensuite populaire, existait depuis longtemps dans la langue. Le Dictionnaire du français vivant, ainsi que Le Robert accompagnent le mot flic de l’indication familier et péjoratif, et Larousse le considère comme populaire.

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